Description
La généalogie de l’Évangile selon saint Matthieu
Cette généalogie est figurative des clés de décryptage que Matthieu veut bien nous fournir pour une lecture plus symbolique de certains passages de son Évangile. Il indique dès l’entame de son livre que le lecteur doit toujours essayer de comprendre le sens caché de ses allégories. Ces « erreurs grossières » étaient rapidement perceptibles par les lettrés judéo-chrétiens. Cela les poussait immédiatement à la réflexion sur le sens exact du texte. Toute lecture « au premier degré » serait une méprise puisque le fond de sa pensée doit s’extraire d’une recherche exégétique dont les principes sont donnés dans l’ouverture de son ouvrage. Ainsi, il couvre d’un voile symbolique les allusions à Isaïe, les fausses références aux prophètes, sur les deux missions du Messie prêtre et roi, sur l’élargissement de l’Alliance aux païens… Chez Matthieu, les sous-entendus sont plus importants que les vérités apparentes !
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Présentation des procès contre Jésus de Nazareth.
Suivant ce que rapportent les écrits évangéliques et talmudiques, Jésus fut d’abord jugé à Jérusalem dans le cadre des lois du judaïsme par les Hébreux. Cependant, les deux sources sont des plus divergentes. La seule certitude qui s’en dégage réside dans l’existence d’un procès à l’initiative des autorités juives, à l’encontre de Jésus. De ces textes antithétiques, il faut tenter d’extraire la réalité de la fiction présente également dans les deux versions. Tant les évangélistes que les amoraïm se sont attachés à « réécrire » les faits à l’aune de leur propre foi dans le cadre d’un plaidoyer « pro domo ». Dans la foi chrétienne, ce procès constitue à la fois la fin d’un cycle d’enseignement et le tournant décisif vers une nouvelle approche d’une croyance nouvelle ou rénovée (suivant où l’on se place). À l’issue de la tragédie de Jérusalem, chaque partie imprime aux événements sa propre marque tirée d’une vision univoque tendant au triomphe incontestable de ses idées. Chez les chrétiens, le sceau de la vérité divinement révélée est apposé doctement sur une histoire controversée aux contours très imprécis.
Comme dans tout procès pénal, les arguments présentés par l’accusation sont à l’opposé des réponses fournies par les accusés. C’est sur ce principe de bon sens qu’il faut construire le raisonnement. Il est curieux de constater que beaucoup d’éminents juristes chrétiens oublient, en cette circonstance, le principe de base de tout procès : le principe du contradictoire !
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