Description
Dans la lueur blafarde de l’aube, sur les eaux primordiales, un cri a jailli, il s’est répandu comme l’éclair et mille poitrines l’ont repris alentour : Dieu est mort. C’est en 1882, dans le Gai Savoir, que Nietzsche pousse cette exclamation :
« Où est Dieu, je vais vous le dire ! Nous l’avons tué, vous et moi ! Nous tous sommes ses meurtriers…Dieu est mort ! Dieu reste mort ! C’est nous qui l’avons tué ».
S’en réjouit-il ? Non, il est effrayé de ne plus retrouver l’idée même de Dieu dans l’esprit des hommes ; lui seul prend conscience de l’énormité de cet évènement et de ses conséquences.
À l’instar de Blaise Pascal, qu’il considérait comme un « frère », il sait la condition tragique de l’homme et de l’humanité : qu’est-ce que l’homme perdu dans l’infini, immergé dans le cosmos, simple particule entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, et dont le destin est d’être voué à la mort ? Comme Pascal, il discerne pourtant la grandeur de l’homme mais tous deux en tirent des perspectives opposées.
Alors que Pascal voit en Dieu seul le salut de l’homme, Nietzsche se présente comme l’Antéchrist, celui qui condamne le message évangélique qui, selon lui, abaisse l’homme et le rend soumis et vulnérable. Il veut un nouvel évangile qui élève l’homme et lui rende sa dignité face à la mort. Ce nouvel évangile aura pour effet de transmuer Dieu lui-même et de le dévoiler tel qu’il est en vérité.
Mais son mentor, le mage Zarathoustra, est reparti dans sa montagne et Nietzsche, incapable d’écrire ce nouvel évangile, s’est emmuré dans le silence le reste de ses jours.
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