Description
Tout a commencé un mercredi midi de septembre dans la maternité de Rueil-Malmaison. C’est là que j’ai poussé mon premier cri au bonheur de mon père, ma mère, mon frère, un an, et ma sœur, deux ans. Mes premières années de vie se résument en deux ou trois vagues souvenirs de bien avec mes grands-parents maternels et l’horreur avec mes grands-parents paternels. En effet, être née derrière une fille (qui plus est blonde aux yeux bleus) et un garçon, mon existence n’avait pas lieu d’être, d’autant plus qu’une fille c’est inutile dans les champs.
Finalement, c’est ce qui a fait ma force. Je me suis métamorphosée, car j’ai commencé à y croire. À croire à une embauche. Et pour cela, je me suis ouverte et me suis dit que j’étais le premier, mais aussi le dernier visage que les gens voyaient en entrant et en sortant du magasin. Et donc, j’étais en quelque sorte l’image du magasin, au moins le temps de Noël. Donc j’envoyais des : bonjour, au revoir, bonne journée, bon week-end… et j’étais heureuse, rincée, vide et gelée. Ce furent des moments mémorables qui m’ont semblé longs, mais ça n’a duré que quelques jours, juste le temps du froid.
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