Description
Pour la deuxième et dernière rencontre à laquelle mon inscription me donnait droit, la directrice me recommanda de découvrir Melba, élégante dame au charme discret rehaussé par un teint de pêche. Lorsque j’arrivai au rendez-vous, la dame en question, attablée, ou plutôt avachie, devant un litre de vin rouge, avait des joues couperosées et l’élocution pâteuse. Dès qu’elle remarqua ma présence, elle me tendit la bouteille en disant :
« À la tienne, Étienne ! »
Je lui déclarai que, ne me prénommant pas Étienne, je n’étais certainement pas celui qu’elle attendait et m’enfuis avant qu’elle puisse me retenir.
Je fis part le lendemain de ma déception et de mon mécontentement à la directrice de l’agence.
— C’est incroyable que vous osiez parler de teint de pêche à propos d’une telle poivrote, à qui la couperose dessine la carte du beaujolais sur une joue et celle des côtes-du-rhône sur l’autre !
— Mais, cher Monsieur, me répondit-elle, nous ne vous avons pas menti. Cette dame possède réellement un teint de pêche. N’avez-vous donc jamais entendu parler des pêches de vigne ?
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