Description
EXTRAIT
La nuit tombée, me voilà planant sur les effluves de la ville, en direction de ces lumières rurales hypnotisantes.
En l’espace d’un souffle, je me retrouve à errer au côté de ce que je fus, à la recherche de ce qui pourrait étancher ma soif de vie.
Les effluves d’hydrocarbures ont, maintenant, des teintes éthyliques.
Rire, chant, dispute. L’Homme est, à cette heure tardive, abrupt, dépourvu d’inhibition sociale.
Çà et là, les gens entrent et sortent d’essaim de connaissances d’une soirée. Tous se reconnaissent dans ces regards vitreux : Reflet d’une journée, d’une semaine de stress sociétal.
L’alcool est là pour leur faire oublier l’inexistence de leurs tristes existences.
Je suis ce flux humain vers un lieu de débauche où la pénombre lutte contre de faibles luminosités alors que le plafond n’est que nappe de brouillard. Tous se mettent à gesticuler dans une chorégraphie conditionnée, artifice de liberté, sous les regards des pauvres mânes non encore suffisamment saouls, mais y travaillant vaillamment, et sous les regards des prédateurs cannibales dont le seul intérêt, de cette escapade nocturne, est de ramasser la carcasse d’une brebis trop imbibée.
Vils sont ceux qui se nourrissent parmi les siens !
En cet endroit, les corps entrent en une épilepsie cadencée, rythmée par un brouhaha électronique sur toile de flashs kaléidoscopiques. Séquence répétitive d’enlacement innocemment provocateur, de mélange d’êtres inconnus, de promesses vaines.
Sous les assauts vibratoires sonores, mon cœur mort frissonne, ma peau s’électrise, ma tête s’assombrit.
Alors que ma langue s’anesthésie à un alcool, dont la seule particularité est sa toxicité, mon odorat est agressé par ces relents de sueurs et de régurgitations.
Seuls mes yeux trouvent plaisir à regarder ces corps déambuler, ces femmes aux formes alléchantes, mises en valeur par des vêtements fusionnels.
Là, ma proie est toute décidée en cette jeune blonde à la démarche hésitante mais dont le dialogue corporel est un verbiage flatteur pour sa sexualité extravertie.
Là, voilà l’ange qui goûtera au plaisir charnel de mon étreinte. Là, voilà la talentueuse qui s’affaissera dans la sérénité de l’effondrement de son âme.
Car telle est sa destinée ! Demain ne sera plus pour elle !
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