Description
EXTRAITS DU LIVRE
L ‘immeuble lui-même m’impressionnait, avec la taille des murs, la hauteur des plafonds, l’ombre dans les couloirs, l’étroitesse et la grisaille des cours, l’épaisse porte d’entrée plus lourde que moi et dont je devais subir la loi – je ne pouvais la retenir si elle se fermait –, le trou noir et profond derrière l’entrée des caves qui ouvrait sur les entrailles de la Terre. Tout cela m’amenait à accorder à la maison une puissance un peu obscure, à laquelle je devais protection mais aussi menace et manque de liberté : elle me retenait dans ses murs.
Il y avait « dans » la maison et « dehors ». « Dehors » était magique, c’était l’échappée par la fenêtre, par la voie ferrée, les rares sorties. « Dehors » était d’autant plus magique que par peur de la rue et ses chapelets d’accidents possibles, il nous était défendu par ma mère. « Dehors » avait l’attrait de l’interdit, évoquait le plaisir, source de lumière et de tous les dangers.
— Non, vous ne pouvez pas aller jouer dehors !
— S’il te plaît, on restera bien sur le trottoir, juste devant la porte !
— Mais vous n’avez pas entendu, encore ce matin, à la radio, ils l’ont dit : deux personnes fauchées sur le trottoir par un chauffard, ça arrive tous les jours ! -Alors, un petit peu dans la cour ?
-Non, il est trop tard, y’a plus de soleil dans la cour à cette heure, il fait trop froid. Vous allez encore m’attraper un rhume.
Ma mère avait toujours les bonnes infos, les plus catastrophiques, les plus irrémédiables, les plus décourageantes.
michelle hattez –
J’ai lu avec plaisir ce livre…qui me rappelle aussi mon enfance. A part que je suis restée à la campagne en rêvant de la ville ! Et l’auteure ,avec son style fluide et agréable,nous plonge dans le milieu urbain qui n’a rien à envié au milieu rural ! !!
Un moment délicieux de lecture…