Description
EXTRAITS DU LIVRE
Les verglas se formaient après des fontes diurnes, généraux ou traçant des coulées piégeuses en certains virages abrités. L’attention du conducteur ne pouvait pas être relâchée un seul instant. D’autant qu’une moto n’a que deux roues et ses glissades sont rarement rattrapables. Le conducteur connaissait bien son véhicule mais, mal l’hiver alpin, lequel ne frappe que rarement, et toujours en des occasions imprévisibles. Il ne sut jamais ce qui s’était passé, mais dans un virage portant mal, ses yeux fatigués par l’attention virent une forme ovoïde luisante, traverser son champ de vision. Ce fut bref. Suffisant toutefois pour que moto et conducteur, n’ayant pu anticiper une quelconque manœuvre, franchissent le parapet et tombent dans le vide…
Accident bête. Comme tous les accidents !
Comme il se trouvait sur la route du plateau de Calern et qu’il n’apparaissait pas, le responsable de l’observatoire s’enquit auprès de Virginie, que l’on savait gardienne du home de Renaud, de la réalité de son départ. Puis, il avertit la gendarmerie de Vence, mais la nuit était noire, striée de flocons, engourdie de gel. Personne ne pouvait fouiller un précipice dans ces conditions et le matin fut impatiemment guetté, pour mettre en œuvre des moyens lourds et adéquats. La neige ayant fléchi, un hélicoptère des secours de Nice fut dépêché. S’il était tombé, où était-ce ? Le parcours est assez long, mais ne longe pas toujours de grands dénivelés. Le risque résidait dans le fait qu’il eût passé dans la nuit, et la froidure des heures d’évanouissement ou de coma. Ce ne fut que vers midi, que les traces d’une glissade : branchages brisés, labour de parties terreuses, débris métalliques, furent localisées. L’hélicoptère s’approcha le plus possible de la falaise, sans constater que le blessé remuait encore. Un engin plus lourd avec les moyens du SAMU arriva une heure plus tard. Deux personnes, dont un médecin, furent hélitreuillées dans la zone. Leur premier diagnostic ne fut pas bon. Le blessé n’avait pas repris connaissance et souffrait de nombreuses plaies, dont quelques-unes à la tête. Sa température était très basse, et son évacuation s’avérait être d’une extrême urgence si l’on voulait tenter de le sauver. Un brancard préparé en hâte où le blessé fut arrimé et, enfin, hissé. L’hôpital de Nice fut tout de suite avisé de l’arrivée aux urgences d’un polytraumatisé en déficit de température. Avait-il conservé assez de sang ? Les traces laissées sur place, gelées, séchées, ne permettaient pas de l’affirmer. Beaucoup trop de temps passé dans le froid et probablement sans connaissance.
Avis
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