Description
À rebours
Chaque jour venait comme une aubade
un refrain fait de mots rares
chanté inlassablement.
Ici, les nuits étaient à la belle étoile
et nos rêves hissés toutes voiles dehors.
File indienne de funambules
dansant sur les lignes de rails
dévalant, en mille roulades, dunes et coteaux.
Seigneurs, le temps d’un château de sable
où d’une barque nous éloignant sur une mare
dans le roulis d’un paquebot.
Nos vies mêmes
Et voilà que les rues de cette ville, si souvent désertes,
se peuplent de silhouettes puis de passantes inconnues
Et chacune, sur son passage, égrène une part d’elle
un regard, une démarche, un geste propre à son allant.
Là un sourire, un visage passant de l’ombre à la lumière.
Toute une suite d’ondes et de signes aussitôt effacés
pour venir renaître, de l’une à l’autre se perpétuant
en autant d’éclats vibrants que de ressemblances subtiles
et à chaque détail, ce rappel aussi doux qu’effondrant
de ta présence en aller, cette façon d’être t’appartenant.
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