Description
Un moyen très efficace de passer à côté du bonheur consiste à l’idéaliser. La vie rêvée à grand renfort de fantasmes, à coup sûr, n’a rien à voir avec la sienne bien terne, banale, incolore. D’ailleurs les réseaux sociaux et les stars qui s’y affichent aggravent le mal en suscitant une comparaison, qui répétée jour après jour, diffuse son poison déprimant.
Le couple n’échappe pas à ce piège. Il est facile de s’imaginer une réalité amoureuse chargée d’intensité, sans conflits et baignée d’un amour démonstratif à longueur d’année. Cette représentation, ancrée parfois dès le plus jeune âge (« ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »), inspire bien des chansons et des films. Là encore, comme pour le bonheur tout à l’heure, les influences sont diffuses, et par là redoutablement agissantes. « La perfection sinon rien », pensera l’amoureux piégé.
Le couple existe en lui-même, telle une entité distincte. Il possède une date de naissance, un état de forme ou de santé et parfois une date de mort. Cette réalité, parce qu’elle est immatérielle, impalpable, peut alors aisément se dérober à la conscience des deux êtres qui se sont tant aimés.
Comment d’ailleurs, intuitivement, se saisir d’une telle vérité qui déjoue l’arithmétique la plus élémentaire ? En effet, depuis le plus jeune âge, nous savons que 1 +1= 2 et non 3. Or, de fait, se mettre en couple n’est pas vivre à deux, mais bien à trois : moi, toi et la relation. Certes, cette dernière puise sa vitalité dans ces deux sources (toi et moi), mais sans s’y confondre pour autant. Nous ne sommes plus dans les mathématiques de base, mais dans ce que l’on appelle en psychologie : la systémie. Mais, peu importe les mots savants, retenons qu’ici 1 +1 est bien égale à 3. Quelle conséquence tout ceci va-t-il avoir ?
Elle est considérable ; ne pas s’occuper du troisième élément, le couple, revient à l’appauvrir, le malmener et finalement accroît les risques de son dessèchement, voire de sa mort.
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