Description
EXTRAITS DU LIVRE
« Pour sûr, le fanatisme tauromachique est loin d’être incompatible avec la pensée chrétienne et plus largement monothéiste. La pulsion de mort animant l’aficionado est la résultante d’une religion chrétienne glorifiant la mort et la souffrance du Christ, travaillant les corps et les esprits depuis plusieurs siècles selon une philosophie négatrice des corps, de la nature, de la vie, des pulsions sexuelles, des désirs et des plaisirs. De plus, le folklore mortifère de la corrida fut propre à nourrir l’esthétisme symbolique iconophile chrétien, inspirant de nombreux artistes. »
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« Par le rituel de la corrida, l’Homme vise donc une élévation, un dépassement, il vise le glorieux par transfiguration. Il transfère ses pulsions animales, cause de sa frustration, à l’endroit du taureau qu’il va faire souffrir, humilier, donc dominer, comme un sorcier vaudou transfèrerait ses démons intérieurs dans une marionnette destinée à les recevoir, les expiant ensuite quand il sacrifiera le malheureux homoncule pour sauver son âme. »
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« Ainsi la caducité d’un argumentaire fondé sur la tradition. Fi ! Quiconque renvoie à l’argument historique en tant qu’argument de légitimité d’existence ne fait que dévoiler son défaut le plus absolu d’arguments digne de ce nom. La tradition n’est nullement un argument d’ordre intellectuel, mais seulement d’ordre moral. Le traditionalisme reste moins une affaire d’intelligence que de sentiment conservateur. La justification effectuée sur la base du seul temps passé, trahi une raison trépassée. »
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« Car, oui, la corrida, c’est le viol. Quiconque use de violence contre qui n’est pas consentant se trouve en effet coupable de viol, du moins dans le dictionnaire… et le dictionnaire a toujours raison. »
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« Friedrich Nietzsche disait : « De chaque individu, il faut se demander s’il représente la ligne montante ou la ligne déclinante de la vie. » Voilà donc de quelle distinction il retournera ici, et de quelle distinction il retournera dans l’ensemble du jugement à venir sur le spécisme et l’antispécisme, une distinction éthique reconnaissant la nécessité de la mort et de la maladie, de la négativité dans l’ordre naturel des choses, mais favorisant le versant solaire de la vie, le choix de la positivité. »
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« Que l’« antispécisme » veuille exterminer toute prédation animale, ou seulement dans le cadre humain, celui-ci exprime une volonté nihiliste de reconstruire le monde à sa main, d’arracher à leur destin animaux humains ou non-humains, afin d’apaiser sa conscience troublée par la réalité crue, par le destin décidé par la vie en général. »
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« En attendant, sachez, lecteurs qui possédez les oreilles pour entendre le message de ce manifeste pour un gai spécisme, sachez du haut d’un esprit nuancé (malheur à nous ! Nous sommes nuance !) qu’il n’y a de sublimité que dans l’inégalité. Pour sûr, l’égalité comme fin en soi est une passion extinctive. L’égalité n’a de sens du moment qu’elle reste en droit, c’est-à-dire en tant que moyen d’assurer l’égalité des chances censée permettre une meilleure sélection, une sélection méritocratique, une juste inégalité, une équité. »
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