Description
Julien fouille avec frénésie parmi des lettres, des cartes postales, des papiers jetés en vrac dans le tiroir. Il saisit une enveloppe plus volumineuse que les autres, la retourne, la soupèse, la glisse sous sa chemise, et quitte les lieux aussi vite qu’il était entré en prenant soin de refermer la porte derrière lui.
Au loin il aperçoit ses copains, minuscules points noirs qui s’agitent sur le chemin. Il a peu de temps devant lui. Il descend l’escalier, s’assoit sur la première marche, souffle et reprend ses esprits.
Il n’en revient pas d’avoir fait une chose pareille.
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Elle a franchi le seuil de ma boutique un samedi soir du mois de mai.
À cette heure-là les clients étaient rares. Je venais de donner congé à mon équipe et seul, je vidais les étals et remplissais la chambre froide.
Un peu essoufflée, elle me salua. Elle s’excusa d’arriver juste avant la fermeture, d’un rapide coup d’œil fit son choix, régla la note et aussi rapidement qu’elle était entrée, elle s’envola en me remerciant d’avoir bien voulu la servir malgré l’heure tardive. Joli brin de fille, je me suis dit, en la regardant s’éloigner. Je me remis à ranger la boutique, fis la caisse, baissai le rideau puis je filai manger un morceau dans mon appartement situé au dessus du magasin, et comme j’en rêvais depuis l’aurore, j’allai faire le coup du soir au bord de la rivière.
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