Description
L’homme ouvre les yeux. Les aurait-il clos ?
Il titube, mais file à petits pas rapides… Sa main gauche en appui léger sur le mur glisse derrière lui machinalement pour assurer son équilibre. Il avance, tête penchée, le regard rivé à sa droite sur les étagères des bibliothèques où ses livres défilent, grimacent, se figent ou se déforment en silence.
L’homme ne s’en soucie pas ! Pas plus qu’il ne s’étonne à la vue des viscères en partie expulsés de son ventre rompu qui le précèdent : ils battent en cadence le bois des meubles. […]
–=–
L’homme était là, immobile. Étendu sur le dos.
Le temps était venu ! Alors il refoula jusqu’aux barreaux du pied de lit le drap qui lui couvrait le corps.
Peut-être auparavant avait-il remonté ses genoux sur sa poitrine ?
Comment avait-il pu en quelques soubresauts se séparer de la potence, des flacons et de “la machine” pour se retrouver ainsi couché de tout son long et les yeux grand ouverts ?
Dans l’attente. Nu. Éveillé ? Qui le saura jamais ? […]
QUEVAL-GARCIA –
« La tache d’encre bleu roi »… J’ai d’abord été interpellée par ce titre énigmatique, puis par la première de couverture. On y voit un homme qui semble terrassé. Terrassé par quoi ? Le sous-titre est révélateur : « Chronique d’un AVC ».
Avec force, sincérité, humour et une certaine autodérision, l’auteur relate « à (sa) manière » son accident vasculaire cérébral, les suites immédiates et ce qu’il entreprend pour faire la reconquête de son corps, de sa mémoire, du langage.
Un témoignage édifiant et un remarquable message d’espoir ! L’émotion m’a saisie à la lecture de ce livre. Sa construction est originale et l’écriture puissante. Je ne peux que conseiller de le lire et de l’offrir.