Description
Ashkan sut alors qu’il avait, sans le vouloir, blessé son ami et, connaissant son histoire personnelle, il s’en voulut de sa maladresse. Après un court silence, il poursuivit d’une voix plus douce.
— Ce que j’essaie de te dire c’est que l’ordre du Temple n’a plus de raison d’être. Certes, Clément V nous a convoqués avec l’ordre des Hospitaliers à Poitiers pour organiser une nouvelle croisade, mais n’est-il pas déjà trop tard ? Nous sommes reclus à Chypre depuis toutes ces années et la guerre a pris fin au même moment.
Enguerrand se leva et, la main sur la paume de son épée, se pencha vers son compagnon, les dents serrées.
— La guerre n’est pas finie.
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Isabeau et Enguerrand s’affrontèrent du regard en silence, l’un et l’autre essoufflés par leur affrontement. Un muscle tressaillit dans la mâchoire du jeune homme, signe qu’il peinait à se contenir. Soudain, et sans crier gare, il se redressa et afficha un visage où plus aucune trace de tension ne fut visible.
— Eh bien, parlons-en. Ce mariage, vous n’y aviez aucun intérêt. Vous êtes issue d’une noble famille et la vie vous a suffisamment gâtée en vous offrant la meilleure des éducations et surtout vous a permis de gérer seule votre propre château. Sans compter les terres qui l’entourent. Vous bénéficiez d’une aisance financière et d’une indépendance que peu de femmes peuvent revendiquer. Alors pourquoi ? Pourquoi avoir accepté ce mariage qui vous asservit, qui vous fait perdre la nue-propriété de tous vos biens à mon bénéfice ?
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