Description
Certains pourront trouver ce temps (le temps de la réaffirmation d’une identité française et européenne) incongru dès lors que nous vivons dans une société ouverte qui permet, au moins entre les pays membres de l’Union européenne, la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, et verront, comme une conséquence normale et irréversible de ce modèle, l’émergence d’une société devenue multiethnique et multiculturelle en conséquence de ces échanges et d’une immigration massive. (…)
Il faudrait donc se résoudre à admettre que le Français est chez lui tout à la fois partout et nulle part, comme tous les autres habitants de notre planète, et qu’il est devenu un citoyen du monde, sans port d’attache, errant sur l’océan virtuel des transports aériens et terrestres ou des communications numériques, pas plus légitime à revendiquer une identité française que le dernier immigré entré la veille sur le territoire national, ou que l’internaute chinois, canadien ou tunisien avec lequel il est en relations d’affaires et qu’il s’apprête à accueillir pendant quelques heures dans son bureau parisien.
Cette vision universaliste et généreuse de ce que nous sommes donne le vertige, celui que l’on ressent au-dessus du vide ou que doivent ressentir tous ceux qui sont frappés d’amnésie et qui ne savent plus reconnaître les membres les plus proches de leur propre famille. Elle conduit à réduire l’identité française à la possession d’une carte d’identité attestant de la reconnaissance de la nationalité française à celui qui en est porteur. L’identité française ne serait qu’une catégorie administrative, relevant de l’« état des personnes » dans notre code civil, avec, comme disent les juristes, « toutes conséquences de droit ». (…)
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