Description
(…) Un ennemi peut-être ? Khuya se ramassa sur lui-même, préparé à bondir ou à décamper, il ne savait pas encore. Cela dépendrait de la nature de l’éventuel agresseur. Il n’y a pas de honte à fuir une menace, un danger que l’on ne pourra pas vaincre : ça s’appelle, au contraire, être raisonnable (…).
*
(…) — Il ne faut engager de bataille que si l’on peut en sortir vainqueur, lui avait toujours recommandé son père. C’est une question de survie. Il ne sert jamais à rien de jouer au bravache. En plus d’être ridicule, on risque fort de perdre la vie !
Rebrousser chemin ne lui plaisait cependant guère (…).
*
Au-dehors, malgré que l’automne n’en soit pas encore à sa fin, une bise fouettait les visages de la petite troupe. Certains frissonnèrent et tous se blottirent les uns contre les autres, pour profiter de la chaleur mutuelle et pour se protéger contre un froid annonçant que l’hiver prochain pourrait être rude. Le ciel était d’un gris de plomb. Aussi loin que l’œil pouvait porter, tout semblait triste et sale.
— C’est ici que nous allons ? s’inquiétèrent certains. Malgré la lumière absente des égouts, dont ils s’apprêtaient à quitter la protection, cet « au-dehors » leur paraissait bien lugubre.
— Bien au-delà, leur répondit Khuya. Bien au-delà ! Ici, nous n’avons plus notre place. Ni sécurité, ni gîte, ni couvert. Notre salut se trouve là-bas, loin de la capitale. Il nous faudra peut-être marcher longtemps, avant de trouver un pays qui nous convienne et qui nous accueille.
— Ce sera loin ? l’interrogea une Thana inquiète.
Avis
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