Description
Ainsi, de déduction en déduction, la vérité éclata. Saisissante. Violente. Implacable. Elle me transperça comme si on m’eût plongée tout entière dans un bac d’eau glacée. Le conte de fées tournait au cauchemar, le Petit Poucet que j’avais pris en affection était indéniablement l’ogre de l’histoire. Ma stupeur n’eut d’égale que mon épouvante. C’en était fait de ma nuit, au sens propre comme au sens figuré. Je me mis à revoir le long-métrage des événements non seulement postérieurs, mais même antérieurs à mon entrée au comité avec un angle de prise de vue complètement changé. Adrien s’était vilement joué de moi. La duperie, la rafle de mes sentiments d’amitié et de compassion, dataient au moins de cette assemblée générale (que je situe en 2005), où, rendant un éloge funéraire à une ex-adhérente du club – inconnue au bataillon – et feignant d’être douloureusement serré par l’émotion, il s’était interrompu en plaçant le pouce et l’index aux coins des yeux pour retenir de fausses larmes.
*****
Je repris jeudi matin le chemin du travail. En arrivant, je trouvai Mme Bourdon dans son bureau. Sa porte était grande ouverte. Nous échangeâmes quelques mots. La veille, elle m’avait parlé au téléphone d’un livre sur la perversion narcissique susceptible de m’aider. Comme je lui demandai les références dudit ouvrage, elle esquiva la question en m’assurant que je pourrais trouver sur Internet un très large choix d’autres livres tout aussi valables. Elle connaissait en revanche un brillant psychothérapeute sur Nîmes, spécialiste de la question. Elle me communiquerait son nom et ses coordonnées à peine aurait-elle remis la main dessus. Selon elle, je n’avais pas grand besoin d’assistance ; un ou deux entretiens suffiraient à me faire retrouver le sourire. Qu’en savait-elle ? Rien, évidemment. Elle jetait de la poudre aux yeux, elle cherchait à m’en imposer, elle jouait les grandes connaisseuses juste pour m’inféoder. Les carottes étaient cuites, et elle le savait. Le stress m’avait fait perdre un ou deux tours de taille, je flottais dans mon pantalon, je n’étais plus que l’ombre de moi-même.
Françoise PAWLICK –
Récit poignant mais jamais larmoyant d’une jeune femme combative et déterminée à ne plus subir. Un sujet brûlant traité avec beaucoup de délicatesse, un bel exemple de résilience qui devrait servir à bien d’autres victimes sous emprise et qui se sont hélas résignées à leur sort.
marine mersch –
Une écriture sublime qui nous donne de pénétrer l’intimité de l’auteur, en suivant pas à pas son histoire, son vécu, sa transformation aussi. Un récit très éclairant quand à l’impact des pervers narcissiques.
Lucien BOURELY –
Un témoignage sincère, qui suscite émotion et compassion. Une leçon de courage! L’auteur, psychothérapeute clinicienne, a été victime d’agressions dans sa vie professionnelle et sociale. Elle raconte son douloureux parcours et explique comment elle s’en est libérée. Elle se livre de façon objective, sans retenue, mais avec pudeur et délicatesse, et analyse les faits en professionnelle. Ce livre est une référence pour toux ceux qui connaissent de semblables difficultés.
Véronique E. –
Un récit ciselé et vivant, qui nous permet d’être témoin des dégâts que provoquent les pervers narcissiques et de comprendre les différents processus à l’œuvre. Un récit dans lequel l’auteur se livre sans fard, parvenant à exprimer ce qu’elle vivait même dans les moments les plus critiques. Un témoignage courageux qui montre aussi que la résilience est possible. Utile pour comprendre les victimes des pervers narcissiques mais aussi pour les repérer !
Odile lho –
Je suis très touchée par ce récit et émerveillée par l’écriture. Le choix rigoureux des mots et l’utilisation de l’imparfait du subjonctif donnent au style une précision et une justesse qui mettent en valeur l’horrible mécanique mise en place par le pervers narcissique. Il nous porte de façon passionnante jusqu’aux dernières annexes que j’ai entièrement lues avec un très grand intérêt.
Ces fragments d’expérience sont poignants. J’ignorais que le mal provoqué par un pervers narcissique pouvait être aussi grave.. J’ai apprécié l’humour de Luc mais aussi les trésors d’amitié qui ont jalonné le chemin de Cécile vers une renaissance. Une vraie référence pour un sujet si actuel.
Virginie F. –
Par des mots justes et d’une grande précision, Cécile Lenaud nous partage des moments de vie qui ont marqué, souvent abîmé le cours de son existence, sans jamais en rompre le fil fragile. Écrit avec finesse et sincérité, son récit réalise le tour de force de donner à voir dans leur violence les douleurs causées par des événements traumatiques, tout en demeurant pudique, délicat et spirituel.
Ce livre – étayé par de solides références à la psychologie – donne des clés très personnelles, mais sans nul doute édifiantes aussi pour son lecteur, de construction et d’acceptation de soi. Le témoignage brûlant de Cécile Lenaud est une très belle leçon d’espérance. Il est la preuve que malgré les blessures de la vie, y compris les plus profondes, un retour à la lumière est toujours possible.