Description
«Il ne sait que penser de tout ce qu’elle vient de lui raconter, là assise sur une marche dessinant avec ses doigts sur sa jupe. Cette femme l’étonne et le surprend. On dirait qu’elle ne fait qu’un avec cette maison et que chaque pièce est une partie d’elle, une pièce de son âme. Qu’est-ce qu’il attend ? Il vient ? Il regarde ses chaussures en cuir verni, ses pieds confinés à l’étroit toute la journée, c’est d’un banal, d’un normé. Alors il défait ses lacets, retrousse son pantalon et enlève ses chaussures. Il ôte ses chaussettes, les place à l’intérieur de ses chaussures et tient celles-ci d’une seule main. Il monte l’escalier. Un pied après l’autre, une marche après l’autre. »
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«Déjà à la base, elle n’était pas très grande mémé. Elle sentait un subtil mélange de savon à la lavande et d’encens. Ses mains étaient couvertes de taches de vieillesse. Elle tremblait toujours quand elle tenait sa tasse avec ses doigts délicats. Elle ne parlait quasiment jamais de pépé. Personne ne savait vraiment si elle avait été triste ou soulagée quand il était parti. Mon père non plus n’en parlait jamais. Le silence aussi tue les morts à petit feu. Elle avait ses habitudes, ses petites manies, trois sucres dans le thé, que des biscuits au beurre. Je n’allais pas assez souvent la voir. Elle me le disait chaque fois. Ce n’était pourtant jamais un reproche. J’étais son préféré, qu’elle me chuchotait en me servant à boire. Si j’avais su mémé. »
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