Description
Tirant ce fil invisible, qu’on avait un peu oublié, là, et sans même savoir que quelque chose se tire, je me rends au marché acheter quelques pommes, car c’est mercredi. Mais le fil me conduit à regarder comme toujours la si belle maison. Le panonceau de l’agence immobilière est toujours à sa place sur la grille avec la mention « vendue » qui trahit un changement de propriétaire imminent.
Juste dessous une énorme ardoise annonce à la craie blanche « vide maison ».
Ah !!!
Irrésistiblement, le fil m’y tire. Je trouve un emplacement pour ma Toyota break, m’en extirpe, et m’approche timidement, pas à pas, de l’entrée de ce temple.
Parce qu’il fait froid ou que la nuit a rongé la lumière jusqu’à l’os, parce que les grandes et les menues choses à penser et à faire n’ont jamais été aussi nombreuses et variées, parce qu’en cette fin d’année, la trop forte concentration humaine se rencontre essentiellement autour des ruches au miel rance et féroce que sont ces palais du fric pour socio-consommato-débilo-matérialistes adorateurs de l’objet roi. Un temps, ce temps de solstice-artifice-bénéfice, attendre simplement qu’il passe.
Mais sur ma planète, dans ma maison d’amour, l’œuvre a fait son empire. Elle a tout envahi. Ça sent le bois travaillé sous de grandes mains tendres. Et des petits morceaux s’éparpillent en copeaux, miettes, rillettes, zestes, plumetis, et nuages, tard dans l’air du soir.
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