Description
EXTRAIT DU LIVRE
Mission au sein du 7è RPIMa au Tchad Centrafrique, Dispositif Epervier, Force d’Action Rapide, février 1989 -août 1989
Enfin les derniers jours, la mise en pratique des simulations de la tour, des roulés-boulés dans les cailloux et des traînages sur le sol.
Aujourd’hui on saute avec tout l’équipement… c’est un saut de guerre ; à nos trente-cinq kilos de parachute s’ajoute le paquetage contenu dans un sac qui nous entrave les jambes, « la caisse » et la gaine de ce qui simule notre FAMAS.
Nous portons près de cinquante kilos et attendons, courbés, la gorge nouée par le stress et le visage desséché par le souffle chaud des moteurs du Transall, devant la trappe arrière béante, l’ordre d’embarquer.
Au loin dans l’air glacé se profilent les sommets enneigés des Pyrénées.
Dans quelques instants, une lumière rouge s’allumera, une sirène stridente retentira pendant que s’ouvriront les portes latérales du Transall.
Il faudra fouetter la SOA (Sangle d’Ouverture Automatique), ce cordon ombilical synonyme de vie à la face du largueur pour qu’il n’ait pas, humiliation suprême, le temps de nous pousser des mains ou du pied comme un récalcitrant ou un peureux.
Dans quelques instants, une lumière rouge déclenchera une prière muette au Patron du Saint des Paras :
« Oh Dieu tout puissant, que tout se passe bien ! Que le “pépin” s’ouvre ! »
Une lumière rouge qui précédera cet envol réflexe inculqué par des semaines d’entrainement douloureux et intense, l’éblouissement, la sensation d’être dans une machine à laver, et l’air qui fouette le visage à 350 km/h.
Tel un automate gorgé d’adrénaline, on se surprendra à sauter loin de la carlingue, s’enrouler pour éviter le souffle, puis une fois le choc de l’ouverture passé, à vérifier la toile, la position des copains, le sens du vent.
« Ils sautent des avions, ces hommes au cœur de lion. »
Merci, mon Dieu, ça s’est ouvert !
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