Description
EXTRAIT DU LIVRE
Des rugissements bestiaux me parvinrent si clairement, si près, que mon cœur loupa un battement, que mes jambes ne me soutinrent plus. Je chus sans comprendre ce qu’il se passait, mais rien ne me percuta. Quelque chose me tira en arrière. J’ouvris la bouche pour hurler, mais une main se plaqua sur mes lèvres, couvrant mon cri. On me serra. On m’empêcha de bouger. J’allais mourir.
—J’étais certain que tu allais faire quelque chose de stupide.
J’écarquillai les yeux.
—Tu as choisi la pire des nuits !
Mais qui était cette personne ? Était-elle en train de me protéger ? Où avait-elle l’intention de me tuer ? Une larme roula sur ma joue sans que je ne puisse la retenir et, brusquement, je sentis une chaleur familière m’envahir. La peur et le froid disparurent au profit de la sérénité et de l’apaisement. La boule dans mon estomac s’effaça complètement. Quelque chose se posa dans le creux de mon épaule et un souffle chaud glissa sur ma peau glacée. Délicat. Sécurité.
—Tu ne pensais quand même pas que t’enfuir allait être aussi simple, si ? Tu n’as pas pensé aux brigades ou aux créatures, je me trompe ? Tu aurais pu te faire tuer.
Sans comprendre quoi que ce soit, je me mis à sangloter. L’homme retira sa main de ma bouche et essuya mes larmes avant de poser son bras contre mon ventre afin de me coller contre lui. Il m’était familier… je le connaissais…
—Chut. Du calme. Ils vont nous repérer. Tu n’as rien à craindre pour le moment, Nessie.
Je me retins de hoqueter de surprise en me mordant la lèvre inférieure. Nessie ?
—Ne t’échappe plus, ça ne servira à rien. Ils savent déjà que tu as disparu et tu seras en danger, que tu restes ici ou non. Alors, fais ce que je te dis de faire, Nessie. Obéis.
D’un seul coup, le paysage changea et je me retrouvai devant la résidence Nox, le corps endolori et la poitrine douloureuse. Je vis vaguement quelqu’un sonner à la porte du bâtiment avant de m’effondrer sur le bitume humide de la route. Je sombrai dans l’obscurité, enveloppée dans une chaleur inhabituelle et apaisante alors que trois mots tournaient en boucle dans mon esprit embrumé.
Ne plus s’enfuir. Ne plus s’enfuir. Ne plus s’enfuir…
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