Description
EXTRAIT
Jamais je ne me suis mêlé de tes affaires, même si je vomis la voie que tu as choisie. Et je ne m’en mêlerai jamais, tu as ma promesse. Je ne te causerai aucun ennui. Je veux aussi vous remercier encore toi et Cristiana de nous avoir dépannés, Elo et moi, ainsi que d’avoir gardé Matteo toutes ces années. Mais je veux que les choses soient bien claires : nous ne voulons plus entendre parler de toi et surtout, surtout, ne t’avises plus jamais de t’approcher de mon fils. Tu as bien compris ?
_ Allez, viens b…
_ “DIS-LE !!!” cria Giorgio, de colère et de rage.
_ D’accord, je ne m’approcherai plus de ton fils. Mais ne sois pas surpris si c’est lui qui vient à moi, et peut-être même ses deux bambins de frères. Comment ils s’appellent déjà ? Toi et Matteo serez toujours des CABRINI. Tu te rends compte ? Je l’ai traité comme mon propre fils, c’est même devenu mon…
_ Justement tu as oublié une chose, c’est MON fils, pas le tien.
_ Allez dégage avant que…
Une pulsion : Giorgio lui mit une droite en plein visage, faisant tomber son frère.
_ Je m’appelle Giorgio KABRUN et je suis Français.
Luca se releva péniblement, l’arcade gauche ouverte, pissant le sang. Il déglutit et balbutia : “si tu n’étais pas mon petit frère, tu serais déjà mort ! Tu mourras avant moi ! “Vaffanculo! Andare all’inferno, tu e la tua famiglia di merda !”
_ Désolé, je ne parle plus italien. Je serai DEVANT chez toi demain matin à 11h précises.
Sur ce Giorgio tourna les talons et prit son taxi jusqu’à l’hôtel. Il avait soutenu le redoutable regard de son frère aîné. Il l’avait mis à terre, il l’avait humilié. Il avait surtout réussi à lui faire perdre son sang-froid. Il lui restait encore la nuit à passer et une épreuve pénible à passer le lendemain : assister aux adieux entre Luca et Matteo. Car il savait bien que Matteo resterait influençable et attaché à son oncle.
Ce soir il était vainqueur ; demain ou un jour ou l’autre, il serait peut-être vaincu. Luca pesait ses mots et ne balançait pas des paroles en l’air. Giorgio ignorait encore qu’un cancer du poumon n’allait pas tarder à commencer à le ronger.
Mais ce soir, tandis que son taxi le ramenait à son hôtel, vitres ouvertes, il s’offrit un petit plaisir : celui d’imaginer une scène tragicomique, qui était pourtant bel et bien réelle :
Tandis que Giorgio était déjà à deux ou trois kilomètres de Positano, Luca CABRINI hurlait d’une voix mauvaise :
_ Cristiana! CRISTIANA !!! Apporte-moi vite une chemise, une serviette et de la glace. “Sbrigati !” (trad: magne-toi!)
_ “Arrivo subito!”.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.